mercredi 15 juin 2011

Journée de l'enfant africain du 16 juin : Dakar pire que Soweto...


On devrait nous juger, nous condamner pour notre complicité, notre laxisme, notre indifférence grossière face à l’ampleur du phénomène des enfants de la rue.  Car nous sommes tous coupables du crime affreux et éhonté, d’ignorer la situation des enfants de la rue, communément appelée Talibés. Certes, ces deux termes sont différents, mais sur le terrain, enfants de la rue et talibés sont exposés au même sort, celui d’une société peu soucieuse de l’enfant. Une réalité aggravée par des arguments religieux trop souvent utilisés pour dédouaner et cautionner des comportements irresponsables. Plus de soixante milles enfants de la rue sont  noté au Sénégal.
 Ses chiffres varient en fonction des enquêtes menées sur le terrain. Le constat est là et effrayant : notre pays est pire que la tragédie de Soweto en 1976 en matière de droit de l’enfant. Combien d’enfants talibés dans notre pays, sont victimes de maltraitance, d’abus sexuels, d’exploitation ? Combien sont-ils ces petits bouts de bois de Dieu qui périssent dans les accidents de circulation ? IL ya pas un mois de cela, un camion fou tuait trois personnes sur la VDN. Deux des victimes étaient des jeunes élèves d’une école de Dakar. Ce fut un événement malheureux, relayé par la presse durant plusieurs jours avec une histoire bien racontée sur la vie de ces élèves si tôt arrachés à l’affection de leur parents. La troisième victime était un Talibé. Aucune information sur ce garçon tué lui aussi par ce camion fou. Juste une mention brève de Talibé, comme si c’était normal pour ne pas qu’on en parle. Osons le dire nous avons cautionné la maltraitance des enfants de la rue. Nous sommes leurs bourreaux, nous qui faisons d’eux des récepteurs de nos libations quotidiennes. Daaras, familles, Gouvernants, nous sommes tous responsables de ce phénomène qui est aujourd’hui la plaie béante de notre nation.

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